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Semences de tournesol Le recul des ventes se poursuit

Les surfaces de tournesol ont diminué de 13 à 15 % en 2025, notamment dans les nouveaux bassins de production. Le marché devrait reprendre quelque peu des couleurs cette année.

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Les surfaces de tournesol ont régressé pour la deuxième année consécutive pour atteindre environ 680 000 ha en 2025. Soit un recul de 13 à 15 %. Elle atteint même jusqu’à 25-30 % dans les nouveaux bassins de production comme le nord de la France, le Grand Est et la Bourgogne. Certains producteurs n’ont pas renouvelé l’expérience après une récolte 2024 compliquée en raison des pluies, et ont préféré implanter davantage de céréales à paille et de colza. Les secteurs historiques (Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire) diminuent moins (-5 à -10 %).

« Nous revenons à une place du marché qui était celle du tournesol il y a 4-5 ans », analyse Alexis Verniau (RAGT). « Nous observons aussi une lassitude des producteurs par rapport à la pression de certains bioagresseurs comme les oiseaux, les limaces, engendrant des resemis. Cela a pu faire diminuer les surfaces. » Le taux de resemis a toutefois été plus faible en 2025 (environ 4 %). « Les dégâts d’oiseaux ont été moins nombreux, confirme Hervé Ancillon (LG Semences). Les semis se sont en effet déroulés dans de très bonnes conditions, avec des levées très homogènes. Les dégâts ont été dilués. »

Les oléiques dominent

À l’inverse de ce qui se fait dans le reste de l’Europe, les variétés oléiques dominent encore largement le marché français (83 à 85 % des surfaces en 2025, majoritairement en précoces et mi-précoces). « Le fossé devrait encore se creuser en 2026 par rapport aux linoléiques », estime Alexis Verniau. Leur part pourrait atteindre près de 90 % cette année. Beaucoup de distributeurs devraient en effet basculer sur l’oléique alors qu’ils avaient historiquement un marché important en linoléique. Cela s’explique par une forte demande en huile végétale oléique dans l’Union européenne, qui n’est pas couverte par la production française.

L’écart de prime entre le tournesol oléique et le linoléique atteint à ce jour 60 à 80 €/t. « Les récoltes en Europe centrale ont été très mauvaises en 2025 du fait de la sécheresse, si bien que les transformateurs français comme Cargill et Saipol ont augmenté la prime pour attirer le marché vers leur besoin oléique, analyse Hervé Ancillon. Reste à savoir si elle perdurera à ce niveau jusqu’à la récolte 2026. Les Ukrainiens semblent en effet vouloir davantage de variétés oléiques. Est-ce que ce sera pour leurs besoins internes ou pour l’export ? On ne le sait pas encore. »

Plus de 50 % de VRTH

Le marché continue aussi sa migration vers les variétés rendues tolérantes aux herbicides (VRTH). Leur part atteint 53 % du marché total contre 48 % en 2024, du fait d’une pression d’ambroisies et de chardons très importante dans certaines régions. Celles tolérantes au tribénuron-méthyl (technologie SX) représentent 36 % (contre les chardons). Les tournesols issus de la technologie Clearfield Plus et Clearfield (imazamox) sont à 17 % (contre l’ambroisie). « Cette hausse peut aussi s’expliquer par une certaine sécurité recherchée par les agriculteurs », développe Hervé Ancillon.

En 2026, la bonne orientation des cours devrait faire progresser la sole de 3 à 5 %, pour revenir aux alentours de 700 000 ha. Elle serait stable dans les bassins en recul cette année, et en reprise plus importante dans les zones historiques par le jeu des rotations. Certes, beaucoup de colza et de céréales à paille ont été semés cet automne, mais les cultures irriguées, notamment le maïs, pourraient être amenées à baisser. Les conduites de maïs en sec ont aussi été très impactées par les conditions climatiques de 2025, si bien que les producteurs pourraient être incités à se tourner vers le tournesol, également plus économe en intrants.

Pioneer talonne Syngenta

Syngenta conserve la tête du classement, avec 31 % de parts de marché, mais recule un peu du fait d’un manque de nouveautés en précoce. Il est toujours suivi par Pioneer à 29 %, puis par LG qui opère une belle remontée à 18 %, grâce notamment aux variétés LG 50.475 et LG 50.487 HOV CLP. RAGT recule à 9,5 % en raison d’une génétique plutôt linoléique et d’une gamme moins riche en VRTH SX. Viennent ensuite Lidea (7 %, stable), Mas Seeds (3,5 %, en baisse) et Semences de France (0,5 %, stable).

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